Fly An Airliner : L'expérience du pilotage

Cockpit du 737-800Voilà un rêve de réalisé en cette fin juin 2011. Après y avoir bien réfléchi, j'ai fait le choix de me rendre à Amsterdam, non pas pour son quartier rouge, ou pour sa ville au million de vélos. Non si j'y suis allé, c'est pour prendre plus précisément la direction de Schiphol, et finalement dans la zone proche de l'aéroport les locaux de la Flight Simulation Company. C'est là qu'est proposé l'Expérience de Simulation de Vol par FlyAnAirliner. C'est là donc que j'ai passé un long moment dans le cockpit d'un des avions les plus vendus, le 737 et pour être plus précis le 737-800.

C'est ce jeudi 30 juin que j'avais donc rendez-vous avec Peter, mon instructeur/copilote pour cette expérience, à la sortie de l'aéroport oú je fus pris pour être mené à l'opposé de l'aéroport, dans le Fokker Logistics Park oú se situent les locaux de la Flight Simulation Company. L'occasion de faire connaissance, de découvrir aussi un peu l'aéroport sur le chemin, et de se préparer ainsi à la séance de simulation à venir, celle-ci pouvant durer de 1 à 4 heures.

Une fois arrivé, la première étape est normalement un briefing pendant lequel sont présentés l'avion, ses instruments et ses systèmes, ainsi que la philosophie de l'appareil, une étape qui a été relativement raccourcie pour ma part puisqu'ayant déjà de bonnes connaissances, ce qui permit de gagner un peu de temps. Mais que ceux qui ne seraient jamais montés dans un cockpit d'avion se rassurent, après une telle séance, il est tout à fait possible de se débrouiller.

Il fut alors temps de se diriger vers le simulateur en lui-même, reposant sur des vérins hydrauliques, il s'agit de voler dans ni plus ni moins que le véritable simulateur de 737-800 oú s'entrainent tout aussi bien de vrais pilotes professionnels. Après une petite présentation du simulateur et de ses procédures d'urgence, car on est tout de même à quelques mètres du sol il ne faut pas l'oublier, ou encore la présence de boutons STOP en divers endroits pour un arrêt d'urgence au cas oú quelque chose irait mal, il était temps de passer à l'intérieur, et de prendre la place de gauche, celle du commandant de bord.

Il serait difficile de parler uniquement de ce que j'ai pu y faire en détails, mais voici en très grande partie ce que fut mon programme de vol qui est celui que j'avais plus ou moins établi. Sachant ce que je souhaitais faire, car nous sommes bien demandeur d'une prestation, aussi nous pouvons bien entendu l'indiquer à notre instructeur.

KLM 737-800La première étape fut donc de commencer par quelques tours de piste, avec un décollage suivi de deux touch and go, puis d'un atterrissage complet, afin de prendre en main l'appareil, et de découvrir ses réactions. Ensuite vint le moment de faire le vol complet que j'avais prévu, un court Paris / Londres afin de pouvoir utiliser le FMC, mais tout le vol comme tout ce que j'ai pu faire comme autre situation fut toujours fait en manuel. Ainsi, c'est pendant tout le trajet que l'avion fut sous mon contrôle, l'appareil me donnant bien entendu des indications via le Flight Director que je suivais au mieux. C'est pendant ce vol que fut testée une première difficulté avec la traversée d'un bon gros nuage fournissant un niveau élevé de turbulences, même si bien entendu dans la réalité, on éviterait un tel nuage pour le bien des passagers. Ici, il s'agissait vraiment de ressentir l'effet que cela a sur l'appareil, et de réussir à y garder le contrôle, en évitant surtout la tendance de tout corriger au manche. Sur ce vol, il fut mis en oeuvre les check-lists et procédures de KLM.

Suite à ce vol, j'enchaînais de nombreuses situations différentes, plus souvent des atterrissages, un point sur lequel il me faudrait encore des dizaines de vols pour m'améliorer car à part un Kiss Landing, la chance du débutant sûrement, mes atterrissages sont restés plutôt rudes. Entre autre chose, j'ai ainsi expérimenté : des atterrissages sur pistes courtes, enneigées, par fort vent de travers, avec panne d'un moteur, en visibilité de niveau CAT I et CAT II, oú l'on ne voit la piste littéralement qu'au dernier moment, mais aussi panne moteur au décollage avant et après V1 (après V1 l'avion doit décoller), présence de fumées dans le cockpit avec utilisation du masque à gaz, des atterrissages dans différentes configurations, avec ou sans aérofreins, avec ou sans freinage automatique, descente d'urgence à 10 000 pieds par minute environ comme dans le cas d'une perte de pression en cabine, ou encore de prendre un cisaillement au décollage. Il serait difficile de vraiment restituer chaque situation, car et là aussi c'était mon choix, Peter m'envoyait ses situations sans guère me prévenir, et à priori, je ne m'en suis pas trop mal sorti.

Vers la fin de mon temps de simulateur, nous avons inversé les rôles. Ainsi ce fut à mon tour d'être copilote et de prendre pour quelques approches/décollages le rôle de répondre à toutes les demandes pilotes. J'ai pu ainsi vraiment expérimenter les deux côtés aussi bien le vol, que l'activation des systèmes, le démarrage des moteurs, l'utilisation du FMC... Bien entendu, c'est une proposition que m'a faite Peter, non pas quelque chose d'imposé, si l'on souhaite rester toujours aux commandes, cela est possible.

Que dire sur les sensations, si ce n'est que cela est vraiment très agréable, le simulateur réagit vraiment à la moindre de nos actions. Aussi l'on se rend bien compte si nos commandes sont douces ou non pour les passagers qu'il y aurait derrière nous dans la réalité. Ce qui m'a le plus surpris, c'est sans aucun doute la " dureté " des commandes, évidement habitué à voler avec un joystick PC, autant le dire, cela n'a vraiment rien à voir, la force requise pour actionner les commandes est vraiment forte, et on comprend aussi mieux la très grande importance des systèmes de pilotages automatiques, mais surtout du fait de trimer son appareil, pour avoir à fournir un effort moindre. Sans cela, le cockpit est bien sûr à l'échelle 1:1 et, l'une des petites découvertes fut également que tous ces petits " leviers " dans Flight Simulator, sont bien loin de donner une idée de la réalité, car souvent, il ne s'agit pas juste de les bouger mais bien de tirer puis bouger le levier en question, une nuance subtile impossible à reproduire sur PC, mais dont il faut bien prendre conscience.

Voilà donc un " bref " résumé de ce que j'ai pu vivre, alors évidemment cela n'est pas une expérience donnée, mais il est aussi tout à fait possible d'y aller à plusieurs et ainsi de diminuer le coup, il faut alors ensuite partager les commandes bien entendu, avec les camarades cela va de soit. C'est donc une expérience extrêmement satisfaisante et je ne peux que la recommander à tous les passionnés tels que moi, car c'est vraiment une grande expérience, et je ne peux que remercier Peter avec qui tout s'est vraiment parfaitement passé, attentif et intéressant, quel plaisir de voler et de découvrir cet appareil.