Obduction - Le Test
ParAurelienVandoorine le23/09/2016 à18:14
Obduction est le nouveau jeu de Rand Miller, financé par une campagne de financement participatif sur Kickstarter. L’objectif était de proposer une nouvelle expérience dans la lignée de la série Myst dont il a été l’un des créateurs. Un pari ambitieux quand on sait combien la franchise est connue pour avoir bouleversé le monde du jeux vidéo, et popularisé le support CD-Rom.
Dans Obduction, tout comme les Myst par ailleurs, il n’y a pas véritablement d’histoire à suivre au sens où on l’entends habituellement. Pas de longue séquence d’introduction, pas de personnage avec nous. Nous sommes, dès le départ, laissé seul, même si l’on ne peut guère aller que dans une seule direction, attiré par un étrange objet lumineux, avant d’être mystérieusement transporté à Hunrath, le monde où le jeu débute réellement. Un monde étrange et dans lequel nous semblons être dans une sorte de grande bulle avec un lieu plutôt commun pour un humain, entouré d’un monde des plus mystérieux, totalement inconnu, et plus probablement non terrestre.
Bien sûr, il y a tout de même une histoire dans ce jeu, mais c’est à vous joueurs de la découvrir en explorant cet univers, via les documents laissés ici ou là, en faisant fonctionner divers appareils, parfois reconnaissable, d’autre fois totalement inconnu. Ce faisant, il vous sera possible d’avancer, et de comprendre les principes régissant le monde où vous êtes arrivés, ainsi que son histoire passée. Vous pourrez toutefois compter sur l’aide d’un habitant de ce monde C.W., aussi appelé Cecil, qui semble être le seul encore présent pour nous en dire plus sur les événements les plus récents, mais aussi nous donner quelques précieuses instructions pour débuter le jeu.
Le premier point qui va vous marquer dans ce jeu sera vraisemblablement ses graphismes, dès le lancement du jeu, nous sommes dans un univers véritablement impressionnant. Le jeu est intégralement en 3D, et les détails sont vraiments très élevé. Le monde fait sens et regorge d’objets, et de choses à observer, et Hunrath n’est que l’un des quatre mondes composants ce jeu. Il est vraiment très plaisant de se déplacer dans cet univers, en prenant le temps de s’y mouvoir à notre rythme.
Le jeu ne manque pas non plus de faire référence à la série des Myst par un autre point : l’utilisation de véritables acteurs. Quelques appareils diffusant des “images”, mais aussi C.W., sont en effet joué par de véritables acteurs et directement intégré dans le jeu avec un certain succès. C’est d’ailleurs nul autre que Robyn Miller qui interprète le rôle de Cecil, il était l’acteur du personnage de Sirrus dans le jeu Myst. Vous découvrirez aussi dans ce jeu que le déplacement entre les mondes a lui aussi était soigné, le monde se fondant en point lumineux avant de se transformer en votre monde de destination, ceci de manière très réussie.
Pour parcourir le jeu vous retrouverez tout comme dans la série des Myst, une interface simple, avec par ailleurs deux choix de mode de déplacement. Vous pourrez ainsi parcourir le monde du jeu de manière totalement libre en 3D, ou opter pour un monde de déplacement inspiré des premiers jeux Myst avec un déplacement de noeuds en noeuds, depuis lesquels vous pourrez observer l’univers à 360°. Interagir avec le jeu est extrêmement simple puisqu’il vous suffit de votre souris et du clic gauche. Le curseur change sur les objets utilisables, éventuellement il faudra maintenir le clic et faire un mouvement pour obtenir l’effet escompté, ces derniers étant toujours affiché par une flèche. Le tout est très intuitif, et l’on ne dispose dans ce jeu d’aucun inventaire. Trouver les documents, déverrouiller les portes, faire fonctionner les mécanismes, mais aussi bien comprendre le système de transport entre les mondes seront vos outils, sans oublier votre matière grise.
D’un point de vue sonore, le jeu va reposer surtout sur son ambiance. Quelques thèmes musicaux viendront ici où là vous accompagner en divers lieux auquel ils sont liés, mais c’est avant tout l’ambiance qui va jouer un rôle principal, le bruit des machines, de l’eau, et de ce qui existe dans les mondes qui vous sont proposés, et celle-ci est fort agréable et bien mise en place, venant donner vie aux lieux que nous pouvons visiter. Les dialogues ne sont guère nombreux car vous entendrez seulement quelques personnages et ceci plutôt sous forme de monologue puisque vous n’êtes pas doué de parole pour interagir avec ces derniers, ceux-ci n’étant d’ailleurs souvent présents que sous forme d’enregistrements.
Obduction est une réalisation solide, avec un univers cohérent très réussi, mais surtout des ambiances des plus soignées et réussies pour chacun des mondes composants ce jeu. L’exploration à la Myst est bien de retour avec de grande qualité, ce qui devrait ravir les aficionados de ce genre particulier. Toutefois, il se trouvera un point négatif qui est un monde inutile, le dernier qu’il nous faudra parcourir avant la fin du jeu et pourtant il ne présentera, contrairement aux autres, aucune énigme, aucun documents, une seule et unique action sera à y faire. On peut, sur ce point, se poser la question d’un lieu pour lequel le budget serait venu à manquer s’il avait été aussi détaillé que les autres.